QUE DOIT-ON VÉRIFIER ?
I. INTRODUCTION
La prothèse sur implants est la dernière étape du traitement implantaire ; elle arrive en 3ème position dans le plan de traitement défini avec le patient avant toute intervention invasive.
Motivation et coopération du patient sont des éléments indispensables au bon déroulement des opérations.
Le devoir d’information est une obligation légale avant d’entamer tout traitement. Le consentement éclairé écrit et signé sera validé, engageant ainsi le patient dans le projet thérapeutique.
1ère étape : plan de traitement précis et thérapeutique initiale
2ème étape : choix des implants et pose. Cette étape sera réalisée après une étude rigoureuse des modèles sur articulateur, confection d’un guide chirurgical et radiologique et analyse du scanner(fig 1).
fig 1 Contrôle radiographique d’un implant avant sa mise en fonction
3ème étape : pose des prothèses sur implants après mise en fonction de ceux-ci et contrôle clinique et radiologique de leur ostéo intégration (fig 2 et 3 ).
fig 2 Vue vestibulaire
fig 3 Situation radiologique de contrôle après onze ans, l’état osseux est satisfaisant
4ème étape, étape importante qui conditionne la pérennité de l’ostéo intégration: LE SUIVI
En dépit du soin apporté à la chirurgie implantaire le patient n’est pas à l’abri de complications, pouvant évoluer vers une péri implantite.
Cette pathologie péri implantaire sera analysée, les causes seront recherchées et traitées.
II. OBSERVANCE DU PATIENT
Devoir d’information du patient et bonne observance du suivi
Clause du consentement éclairé :
« le patient s’engage à se soumettre à des contrôles cliniques et radiologiques réguliers après la pose »(fig 4 ,5, 6 et 7).
fig 4 CCM sur implant posée douze ans plus tôt
fig 5 -s 37 Très rapidement les papilles se sont recrées
fig 6 - Douze ans plus tard , résultat esthétique satisfaisant sur une patiente très observante
fig 7 - Contrôle radio , à douze ans, de cet implant dont la pose à nécessité ume grande maîtrise de l’axe d’implantation
A. MODALITES DU SUIVI CLINIQUE
Un patient de 76 ans, sans antécédent particulier venu consulter en urgence quelques mois après la mise en charge d’un implant présentait une péri implantite causée par l’usage intempestif d’une brossette inter dentaire utilisée trop longtemps sans être correctement nettoyée qui avait infectée le site.
Curetage et irrigations d’antiseptiques locaux (fig 8) firent rapidement céder l’infection, et la prothèse sur implant est toujours en place 12 ans plus tard. (fig 9 et 10)
fig 8 H2O2 10 volumes et seringue d’irrigation
fig 9 couronne ceramo métallique sur implant
fig 10 contrôle radio
1.Périodicité :
Le consentement éclairé prévoit des contrôles cliniques et radiologiques 2 fois par an, pendant les 3 ans suivant l’implantation, puis une fois par an.
Les rendez- vous seront pris systématiquement à l’avance et 2 fois par an.
1.Interrogatoire
Ecoute des doléances
Traitements éventuels
2.Examen exo et endo buccal
Cinq points sont à vérifier :
a)Hygiène
L’examen clinique endo buccal évaluera le bon respect des règles d’hygiène et l’état de santé du tissu gingival, la stabilité de la prothèse, le contrôle occlusal statique et cinématique, les points de contact proximaux.
Le contrôle de l’hygiène se basera sur la bonne utilisation des instruments d’élimination de la plaque dentaire qui reste notre pire ennemi : brosses manuelles ou électriques ou soniques (fig 11), brossettes inter dentaires, bâtonnets en bois (fig 12) ou caoutchouc (fig 13), stimulateurs gingivaux, fil dentaire, hydro jet dentaire (fig 14). En cas de difficulté pour les utiliser le praticien devra refaire des démonstrations courtes simples et reproductibles aisément par le patient ; il en va de la santé des tissus peri implantaires et parodontaux.
fig 11 brosse sonique pour désorganiser la plaque dentaire
fig 12 - périopic et soft pic
fig 13 soft pick pour déloger mécaniquement les débris alimentaires retenus dans les embrasures
fig 14 jet dentaire pour déloger les particules du bol alimentaires retenues dans les interstices
Le prothésiste devra s’assurer de la réalisation correcte d’embrasures compatibles avec le passage des brossettes afin de favoriser l’hygiène par la suppression de bourrages alimentaires et de stagnation de la plaque dentaire. La papille inter dentaire sera ainsi stimulée favorablement.
b)Etat gingival :
Récession, suppuration, gingivorragies, œdème, état inflammatoire (fig 15), fistule
fig 15 Quelques semaines après la mise en charge dépôt de plaque dentaire important qui signe une absence totale d’hygiène
c) Stabilité de la prothèse sur implant
Si l’implant est mobile, sensible, douloureux ou non, l’implant sera retiré au plus vite et un nouvel implant sera replacé dans les semaines qui suivent. C’est le principe de la stimulation endostée. Ce que j’appelle aussi rebondir sur un échec.
c)Occlusion : points de contact en occlusion, Le contrôle de l’occlusion permettra d’établir un bon engrenage dento-dentaire, évitera les surcharges occlusales et assurera la pérennité des prothèses implanto portées et de l’ostéointégration (fig 16).
fig 16 contrôle occlusal
fig 16 bis contrôle radiographique
d)Points de contact inter-dentaires : proximaux
3.Tests à pratiquer :
Percussion, palpation, recherche adénopathies sous-maxillaires, analyse occlusale statique et dynamique, analyse points de contact inter-dentaires (fil)
a)Instruments à utiliser :
Loupes binoculaires, sonde parodontale, manche d’instrument pour percussion, papier à articulé (fig 17), fil dentaire
fig 17 Papier articulé maintenu dans sa précelle automatique
b)Aspects pathologiques
Mobilité :
Implant
Dévissage du faux-moignon
Descellement de la couronne
Douleurs
Suppuration
Pénétration de la sonde parodontale (fig 18)
fig 18 Sondage fin de pénétrtation ; la sonde s’enfonce sur douze mm
4.SUIVI RADIOLOGIQUE
a)Périodicité :
L’examen radiologique, fondamental pour l’analyse de la trame osseuse et la prévention d’éventuelles complications, sera réalisé avec angulateur. Le tube radiogène sera perpendiculaire à l’axe de l’implant ( fig 19) pour objectiver les spires de celui-ci (fig 20) et préciser la situation de l’architecture des trabéculations osseuses au col implantaire ;
fig 19 Bonne position de l’angulateur dont l’axe est perpendiculaire à celui de l’implant
fig 20- Les spires sont clairement représentées et l’osteéintégration bien mise en évidence
fig 19 bis le long cône disposé ainsi par rapport à l’angulateur et placé perpendiculairement à l’axe prothétique et non à l’axe implantaire donnera une imprécision de lecture de la texture osseuse péri implantaire
fig 20 bis La lecture radiologique des spires est imprécise comparée à la fig 20
L’analyse radio détectera toute apparition de péri implantite (fig 21) permettant son traitement au plus vite.
fig 21 Etat initial
Tous les 6 mois durant 3 ans, puis tous les ans.
Radiographies rétro-alvéolaires, panoramique
b)Aspects pathologiques
cratère
zone péri implantaire radio claire (fig 21)
forme en entonnoir
5.CONDUITE A TENIR
a)Conseils :
Hygiène, précautions masticatoires
b)Intervention si pathologie :
Irrigation ( chlorexedine, eau oxygénée,bétadine) (
Chirurgie (fig 22)
Laser (fig 23)
dépose de l’implant en toute dernière extrémité
fig 22 Mise en évidence des spires à nu
fig 23
CONCLUSION
La régularité du suivi post-prothétique permettra de maîtriser d’éventuelles complications afin de ne pas compromettre la stabilité implantaire et d’évaluer à chaque séance l’évolution de la réparation osseuse.
Une participation active du patient impliquant hygiène, maintenance et respect des visites de contrôle contribue à la qualité de l’ostéo intégration.(fig 24, 25 et 26)
fig 24
Situation immédiatement améliorée après assainissement (en la comparant à la fig 15) et reprise de l’enseignement des techniques d’hygiène
fig 25 ce manque d’hygiène et ses conséquences comprises, intégrées et réalisées à temps par le patient n’auront pas de conséquence sur l’ostéointégration des implants et leur pérénité
fig 26 la périimplantite (voir les fig 21,22 et 23) traitée 8 ans auparavant et contrôlée périodiquement pendant des années a vu sa pathologie disparaître et l’os périimplantaire se recostruire intégralement
samedi 16 juillet 2011
vendredi 15 juillet 2011
Comment transformer l’échec en succès ?
Cas clinique d’une réhabilitation occluso prothétique après un triple échec :
Echec de greffe osseuse
Echec de chirurgie implantaire
Echec de prothèse
Mme B., 45 ans, se présente à mon cabinet pour une réhabilitation occluso prothétique du secteur maxillaire droit, avec une double motivation: esthétique et fonctionnelle.
Aucune pathologie médicale à l’interrogatoire, mais les doléances sont multiples :
aspect disgracieux de la 14 qui apparaît 2 fois plus longue que les dents adjacentes (fig 1), instabilité du bridge 16-15-14 et gingivorragies spontanées, amplifiées par le brossage et provoquées par le sondage au niveau 16
Fig 1
Fig 2
La radio (fig 2) montre un bridge de 3 éléments avec extension de la canine, une 16 totalement fracturée et une importante ostéolyse. L’intermédiaire de bridge en extension semble écraser la crête en 14.
Cette patiente a subi une greffe osseuse d’augmentation de crête suivie de la pose d’un implant 4 ans auparavant
L’implant mobile a du être retiré avec un séquestre osseux induisant une fonte de l’os en hauteur et en largeur, condamnant la patiente à porter un bridge en extension avec une 14 très longue pour cacher une gencive très haute du fait de la destruction osseuse prononcée.
L’analyse scanner montre en coupe axiale une crête très amincie (3.8 mm) et en coupe coronale une épaisseur de 3.8 mm sur une hauteur de 13 mm .
Fig 3 coupe axiale
Fig 4 coupe coronale
Fig 6
coupe axiale centrée sur 14
Peut-on espérer poser un implant dans ces conditions sans passer par une greffe osseuse en onlay pour gagner en hauteur et en épaisseur ?
La discussion avec la patiente, échaudée, amène à proposer la mise en place d’un implant sans greffe et sans garantie. Information, consentement éclairé et devis sont lus, approuvés et signés.
THERAPEUTIQUE
Après dépose du bridge, les 3 racines fracturées de la 16 (fig 7) sont extraites et l’alvéole soigneusement curetée.
La fig 8 objective une morphologie particulière de la 14 en extension en vue mésiale.
Fig 7
Fig 8
Un bridge provisoire réalisé par auto moulage est placé extemporanément. 4 éléments s’ancrent sur 17 et 15 (fig9)
Fig 9
Fig 10
Le site est décontaminé au laser en activant une solution d’ H2O2 10 volumes irrigant l’alvéole
Fig 11
La région est biostimulée avec un laser NdYap, moyennement pénétrant, par un balayage de la zone en défocalisant la fibre et en travaillant avec une fluence basse.
Puis, lors des séances ultérieures, os et gencive sont piqués à l’aiguille au niveau de l’édentement 14 puis stimulés au laser (rappelant la stimulation parodontale d’antan ou la stimulation endostée de Marc Bert )
Fig 12
Fig 13
La fig 14 montre la cicatrisation des sites 16 et 14 stimulées. C’est un avantage des lasers d’accélérer le processus de cicatrisation. La biostimulation résulte des effets des réactions photochimiques, photoélectrique et photothermiques produites par des énergies faibles pendant des temps d’application plus longs. Un faisceau de photons constituera un quantum de lumière qui déclenchera des modifications du métabolisme cellulaire
Fig 14
Fig 15
La fig 15 montre que 2 mois plus tard, l’espace entre la crête gingivale et l’intrados de l’inter 14 s’est réduit mettant ainsi en évidence un développement favorable de la crête.
5 semaines plus tard, mise en place de l’implant dans un os plus réactif.
Fig 16
Fig 17
La Fig 16 montre, en fin de chirurgie implantaire, une nouvelle biostimulation de la zone forée et implantée, par une action laser associée à la bétadine.
L’implant de diamètre réduit ( 3.25 mm) et de forme radiculaire a été placé sans lambeau préalable.
5 mois plus tard, une mise en fonction soignée est réalisée, pour obtenir, après incision décalée palatine et technique du rouleau, une bonne hauteur de gencive attachée.
Fig 18
Fig 19
Fig 20
Fig 21
L’hémostase arrêtée au laser a permis un contrôle visuel lors du dévissage de la vis de couverture et un vissage de la vis de cicatrisation. Notons au passage une gencive épaissie par les multiples interventions laser assistée.
Fig 22
Fig 23
La fig 22 montre une vue occlusale après chirurgie muco gingivale et la position des fils de suture qui plaque la gencive déplacée vestibulairement contre la vis de cicatrisation
13 j . plus tard , à la dépose des fils, on note une maturation des tissus avec la génèse d’une papille un peu grossière
Fig 24
Fig 25
5 semaines après la mise en fonction, la gencive présente une bonne intégration autour de la vis de cicatrisation.
Fig 26
L’empreinte à ciel ouvert permet un contrôle de la stabilité du transfert d’empreinte dans son logement siliconé. Une radio préalable confirme un bon emboitement du transfert sur le col implantaire (fig 28)
Fig 27
Fig 28
Fig 29
Fig 30
Le faux moignon transvissé anatomique montre un excellent profil d’émergence objectivé par la radio rétroalvéolaire.
Fig 31
Fig 32
Fig 33
La couronne céramo métallique est scellée provisoirement. En même temps que le scellement du bridge de 3 éléments sur dents vivantes
Fig 34
Fig 35
Fig 36
Fig 36, la radio montre une bonne intégration de l’implant ainsi qu’un assainissement du tissu osseux en 16
6 mois plus tard, la papille a comblé l’embrasure (supprimant ainsi l’aspect disgracieux du trou noir) et par creeping attachment, la gencive s’est déplacée en position plus coronaire.
La radio prise à un an post op montre une bonne intégration osseuse et une reconstruction totale de l’alvéole de 16 endommagée par des années d’infection non contrôlée.
Fig 37
Fig 38
CONCLUSION
La gestion des complications a été transformée grâce à l’apport des nouvelles technologies associant laser et H2O2, techniques chirurgicales moins lourdes et morphologies implantaires variées, répondant mieux aux exigences de certaines anatomies maxillaires (crêtes fines)
Les échecs définitifs d’antan sont devenus simples étapes sur le cours du traitement aujourd’hui.
Fig 39
Fig 40
Fig 41
Fig 42
Ces 4 dernières diapo montrent une analyse contrastée à 2 ans et 2 mois d’intervalle, tant sur le plan clinique que radiographique.
BIBLIO
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Chapitre 3 : place réelle du laser en omnipratique quotidienne
Chapitre 6 : Intérêt du laser dans le traitement de la péri implantite
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Légendes des illustrations :
Fig 1 : Etat initial, vue vestibulaire du bridge 16.15.14 avec une gingivite oedémateuse et intermédiaire de bridge N° 14 en appui sur une crête très résorbée
Fig 2 : Radiographie avant traitement : Délabrement corono radiculaire de la 16 et ostéite en 14 par compression excessive de l’intermédiaire sur la crête osseuse
Fig 3 : Coupe axiale du scanner maxillaire
Fig 4 : Coupes coronales N° 23, 24 objectivant une crête très fine
Fig 5 : Superposition du transparent de simulation implantaire mettant en évidence la minceur de la crête osseuse
Fig 6 : coupe axiale localisées à l’hémi maxillaire supérieur Droit
Fig 7 : racines de 16 éliminées avec abcès adhérent aux racines
Fig 8 : vue mésiale de l’inter en extension avec sa morphologie très particulière
Fig 9 : vue vestibulaire du bridge après réduction de la hauteur coronaire de 14
Fig 10 : contrôle radio
Fig 11 : irrigation abondante d’H202 10 vol. activée au laser
Fig 12 : stimulation parodontale par piquage
Fig 13 : vue occlusale des zones stimulées ; aspect gingivorragique
Fig 14 : vue occlusale des zones cicatrisées 4 jours après chirurgie et stimulation parodontale
Fig 15 : vue vestibulaire 2 mois après chirurgie et stimulation parodontale
Fig 16: vue vestibulaire après implantation et stimulation laser associé à la bétadine
Fig 17 : contrôle radiographique le jour de la pose de l’implant
Fig 18 : vue occlusale 5 mois post implantaire, le jour du 2 ème temps chirurgical
Fig 19 : incision décalée palatine en vue de la MEF
Fig 20 : le décollement du lambeau met en évidence la vis de couverture. Le saignement s’est arrêté et on peut objectiver une épaisseur intéressante de gencive consécutive aux multiples opérations de bio stimulation laser assisté
Fig 21 : vie de cicatrisation en place
Fig 22 : vue occlusale avec transformation du coagulum palatin en une membrane biologique riche en facteur de croissance par irradiation laser sans irrigant
Fig 23 : vue vestibulaire avec sutures en place
Fig 24 : à 13 j , dépose des fils
Fig 25 : contrôle radio
Fig 26 : début de la formation de la papille mésiale
Fig 27 : mise en place du pilier d’empreinte
Fig 28 : contrôle radio
Fig 29 : dévissage du transfert d’empreinte (méthode pick up, empreinte à ciel ouvert)
Fig 30 : intrados de l’empreinte
Fig 31 : vue du puits implantaire et manchon gingival p »ri implantaire
Fig 32 : mise en place du FM
Fig 33 : contrôle radio
Fig 34 : mise en place du bridge 17, 16 et 15 dento porté et de la CCM implanto portée
Fig 35 : vérification occlusale. Noter la position de la papille qui glisse le long du profil d’émergence mésiale
Fig 36 : ctrl radio
Fig 37 : situation à 11mois post chir implantaire . Noter le volume papillaire bien stable dans son embrasure
Fig 38 : ctrl radio avec un tissu osseux site 16 qui a repli entièrement l’alvéole et
l’ostéointégration de l’implant
Fig 39 : Etat initial
Fig 40 : état stable 2 ans et demie après. Sur cette vue vestibulaire, on peut observer la gencive marginale en pleine activité de positionnement peri coronaire et l’état gingival péri prothétique satisfaisant
Fig 41 : situation radiologique de départ
Fig 42 : radio prise à 2 ans et 2 mois après le premier rendez-vous. L’évolution de la maturation des tissus tant gingivaux qu’osseux n’est plus à démontrer
Echec de greffe osseuse
Echec de chirurgie implantaire
Echec de prothèse
Mme B., 45 ans, se présente à mon cabinet pour une réhabilitation occluso prothétique du secteur maxillaire droit, avec une double motivation: esthétique et fonctionnelle.
Aucune pathologie médicale à l’interrogatoire, mais les doléances sont multiples :
aspect disgracieux de la 14 qui apparaît 2 fois plus longue que les dents adjacentes (fig 1), instabilité du bridge 16-15-14 et gingivorragies spontanées, amplifiées par le brossage et provoquées par le sondage au niveau 16
Fig 1
Fig 2
La radio (fig 2) montre un bridge de 3 éléments avec extension de la canine, une 16 totalement fracturée et une importante ostéolyse. L’intermédiaire de bridge en extension semble écraser la crête en 14.
Cette patiente a subi une greffe osseuse d’augmentation de crête suivie de la pose d’un implant 4 ans auparavant
L’implant mobile a du être retiré avec un séquestre osseux induisant une fonte de l’os en hauteur et en largeur, condamnant la patiente à porter un bridge en extension avec une 14 très longue pour cacher une gencive très haute du fait de la destruction osseuse prononcée.
L’analyse scanner montre en coupe axiale une crête très amincie (3.8 mm) et en coupe coronale une épaisseur de 3.8 mm sur une hauteur de 13 mm .
Fig 3 coupe axiale
Fig 4 coupe coronale
Fig 5
Superposition du transparent
Superposition du transparent
Fig 6
coupe axiale centrée sur 14
Peut-on espérer poser un implant dans ces conditions sans passer par une greffe osseuse en onlay pour gagner en hauteur et en épaisseur ?
La discussion avec la patiente, échaudée, amène à proposer la mise en place d’un implant sans greffe et sans garantie. Information, consentement éclairé et devis sont lus, approuvés et signés.
THERAPEUTIQUE
Après dépose du bridge, les 3 racines fracturées de la 16 (fig 7) sont extraites et l’alvéole soigneusement curetée.
La fig 8 objective une morphologie particulière de la 14 en extension en vue mésiale.
Fig 7
Fig 8
Un bridge provisoire réalisé par auto moulage est placé extemporanément. 4 éléments s’ancrent sur 17 et 15 (fig9)
Fig 9
Fig 10
Le site est décontaminé au laser en activant une solution d’ H2O2 10 volumes irrigant l’alvéole
Fig 11
La région est biostimulée avec un laser NdYap, moyennement pénétrant, par un balayage de la zone en défocalisant la fibre et en travaillant avec une fluence basse.
Puis, lors des séances ultérieures, os et gencive sont piqués à l’aiguille au niveau de l’édentement 14 puis stimulés au laser (rappelant la stimulation parodontale d’antan ou la stimulation endostée de Marc Bert )
Fig 12
Fig 13
La fig 14 montre la cicatrisation des sites 16 et 14 stimulées. C’est un avantage des lasers d’accélérer le processus de cicatrisation. La biostimulation résulte des effets des réactions photochimiques, photoélectrique et photothermiques produites par des énergies faibles pendant des temps d’application plus longs. Un faisceau de photons constituera un quantum de lumière qui déclenchera des modifications du métabolisme cellulaire
Fig 14
Fig 15
La fig 15 montre que 2 mois plus tard, l’espace entre la crête gingivale et l’intrados de l’inter 14 s’est réduit mettant ainsi en évidence un développement favorable de la crête.
5 semaines plus tard, mise en place de l’implant dans un os plus réactif.
Fig 16
Fig 17
La Fig 16 montre, en fin de chirurgie implantaire, une nouvelle biostimulation de la zone forée et implantée, par une action laser associée à la bétadine.
L’implant de diamètre réduit ( 3.25 mm) et de forme radiculaire a été placé sans lambeau préalable.
5 mois plus tard, une mise en fonction soignée est réalisée, pour obtenir, après incision décalée palatine et technique du rouleau, une bonne hauteur de gencive attachée.
Fig 18
Fig 19
Fig 20
Fig 21
L’hémostase arrêtée au laser a permis un contrôle visuel lors du dévissage de la vis de couverture et un vissage de la vis de cicatrisation. Notons au passage une gencive épaissie par les multiples interventions laser assistée.
Fig 22
Fig 23
La fig 22 montre une vue occlusale après chirurgie muco gingivale et la position des fils de suture qui plaque la gencive déplacée vestibulairement contre la vis de cicatrisation
13 j . plus tard , à la dépose des fils, on note une maturation des tissus avec la génèse d’une papille un peu grossière
Fig 24
Fig 25
5 semaines après la mise en fonction, la gencive présente une bonne intégration autour de la vis de cicatrisation.
Fig 26
L’empreinte à ciel ouvert permet un contrôle de la stabilité du transfert d’empreinte dans son logement siliconé. Une radio préalable confirme un bon emboitement du transfert sur le col implantaire (fig 28)
Fig 27
Fig 28
Fig 29
Fig 30
Le faux moignon transvissé anatomique montre un excellent profil d’émergence objectivé par la radio rétroalvéolaire.
Fig 31
Fig 32
Fig 33
La couronne céramo métallique est scellée provisoirement. En même temps que le scellement du bridge de 3 éléments sur dents vivantes
Fig 34
Fig 35
Fig 36
Fig 36, la radio montre une bonne intégration de l’implant ainsi qu’un assainissement du tissu osseux en 16
6 mois plus tard, la papille a comblé l’embrasure (supprimant ainsi l’aspect disgracieux du trou noir) et par creeping attachment, la gencive s’est déplacée en position plus coronaire.
La radio prise à un an post op montre une bonne intégration osseuse et une reconstruction totale de l’alvéole de 16 endommagée par des années d’infection non contrôlée.
Fig 37
Fig 38
CONCLUSION
La gestion des complications a été transformée grâce à l’apport des nouvelles technologies associant laser et H2O2, techniques chirurgicales moins lourdes et morphologies implantaires variées, répondant mieux aux exigences de certaines anatomies maxillaires (crêtes fines)
Les échecs définitifs d’antan sont devenus simples étapes sur le cours du traitement aujourd’hui.
Fig 39
Fig 40
Fig 41
Fig 42
Ces 4 dernières diapo montrent une analyse contrastée à 2 ans et 2 mois d’intervalle, tant sur le plan clinique que radiographique.
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Chapitre 3 : place réelle du laser en omnipratique quotidienne
Chapitre 6 : Intérêt du laser dans le traitement de la péri implantite
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Légendes des illustrations :
Fig 1 : Etat initial, vue vestibulaire du bridge 16.15.14 avec une gingivite oedémateuse et intermédiaire de bridge N° 14 en appui sur une crête très résorbée
Fig 2 : Radiographie avant traitement : Délabrement corono radiculaire de la 16 et ostéite en 14 par compression excessive de l’intermédiaire sur la crête osseuse
Fig 3 : Coupe axiale du scanner maxillaire
Fig 4 : Coupes coronales N° 23, 24 objectivant une crête très fine
Fig 5 : Superposition du transparent de simulation implantaire mettant en évidence la minceur de la crête osseuse
Fig 6 : coupe axiale localisées à l’hémi maxillaire supérieur Droit
Fig 7 : racines de 16 éliminées avec abcès adhérent aux racines
Fig 8 : vue mésiale de l’inter en extension avec sa morphologie très particulière
Fig 9 : vue vestibulaire du bridge après réduction de la hauteur coronaire de 14
Fig 10 : contrôle radio
Fig 11 : irrigation abondante d’H202 10 vol. activée au laser
Fig 12 : stimulation parodontale par piquage
Fig 13 : vue occlusale des zones stimulées ; aspect gingivorragique
Fig 14 : vue occlusale des zones cicatrisées 4 jours après chirurgie et stimulation parodontale
Fig 15 : vue vestibulaire 2 mois après chirurgie et stimulation parodontale
Fig 16: vue vestibulaire après implantation et stimulation laser associé à la bétadine
Fig 17 : contrôle radiographique le jour de la pose de l’implant
Fig 18 : vue occlusale 5 mois post implantaire, le jour du 2 ème temps chirurgical
Fig 19 : incision décalée palatine en vue de la MEF
Fig 20 : le décollement du lambeau met en évidence la vis de couverture. Le saignement s’est arrêté et on peut objectiver une épaisseur intéressante de gencive consécutive aux multiples opérations de bio stimulation laser assisté
Fig 21 : vie de cicatrisation en place
Fig 22 : vue occlusale avec transformation du coagulum palatin en une membrane biologique riche en facteur de croissance par irradiation laser sans irrigant
Fig 23 : vue vestibulaire avec sutures en place
Fig 24 : à 13 j , dépose des fils
Fig 25 : contrôle radio
Fig 26 : début de la formation de la papille mésiale
Fig 27 : mise en place du pilier d’empreinte
Fig 28 : contrôle radio
Fig 29 : dévissage du transfert d’empreinte (méthode pick up, empreinte à ciel ouvert)
Fig 30 : intrados de l’empreinte
Fig 31 : vue du puits implantaire et manchon gingival p »ri implantaire
Fig 32 : mise en place du FM
Fig 33 : contrôle radio
Fig 34 : mise en place du bridge 17, 16 et 15 dento porté et de la CCM implanto portée
Fig 35 : vérification occlusale. Noter la position de la papille qui glisse le long du profil d’émergence mésiale
Fig 36 : ctrl radio
Fig 37 : situation à 11mois post chir implantaire . Noter le volume papillaire bien stable dans son embrasure
Fig 38 : ctrl radio avec un tissu osseux site 16 qui a repli entièrement l’alvéole et
l’ostéointégration de l’implant
Fig 39 : Etat initial
Fig 40 : état stable 2 ans et demie après. Sur cette vue vestibulaire, on peut observer la gencive marginale en pleine activité de positionnement peri coronaire et l’état gingival péri prothétique satisfaisant
Fig 41 : situation radiologique de départ
Fig 42 : radio prise à 2 ans et 2 mois après le premier rendez-vous. L’évolution de la maturation des tissus tant gingivaux qu’osseux n’est plus à démontrer
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